Jean Pierre Villerbue, vous présidez le Motoclub depuis 1983. Celui-ci a 25 ans cette année. Comment cela a-t-il démarré ?
Il y avait eu quelques motocross à Romagné à la fin des années 50. En 1981, l'ancien pilote de Louvigné Émile Dufour qui avait un garage à Romagné créa le club. Je pris la suite deux ans plus tard. Je me souviens très bien de mon premier motocross en tant que président. C'était le 18 septembre. Il avait plu toute la journée. Qu'est ce qu'on avait été arrosé! Dès 1985, nous organisions la finale du championnat de France open, avec comme pilotes Yannick Kervella et Jacky Vimond. Le pilote normand avait fait une chute. Une semaine plus tard il n'avait pas pris tous les points qu'il espérait au grand prix des USA et, pour un petit point, avait été battu en fin de saison pour le titre mondial. Finalement il devait le gagner l'année suivante.
Au fil des années nous avons organisé de gros événements sportifs et populaires, comme en 1991 le premier championnat de France Elite organisé par la Fédération, en lieu et place du championnat Inter. Et puis nous avons su accueillir d'autres disciplines, comme le supermotard, avec un championnat d'Europe à l'Aumaillerie en 2001.
Quel est votre meilleur souvenir ? Et votre plus mauvais souvenir ?
(Soupir…) Il y a plusieurs bons souvenirs. En 1987, nous avions pris une semaine de vacances avec mon épouse et nos quatre enfants, dans la Creuse. Nous avions fait la surprise à notre pilote Hervé Martine qui disputait le championnat de France juniors, en nous rendant à l'épreuve de Crozant. Il s'était classé 3ème du championnat, avec plein de pilotes qui allaient faire parler d'eux plus tard, comme David Frétigné (1er), Thierry Béthys (2ème), Boleys… Autres bons souvenirs : voir rouler les Olivier Lambert et Anthony Fouillet, qui ont fait connaître le club.
En revanche, je n'hésite pas pour le mauvais souvenir : c'est le changement de régime fiscal de notre association. Compte tenu de notre budget et de notre activité, nous sommes soumis à l'impôt sur les sociétés. Cela nous a posé de gros problèmes financiers, dont nous tentons de nous sortir.
Organiser un motocross aujourd'hui est donc plus difficile qu'il y a dix ans ?
Oui, bien sûr. mais nous nous sommes « professionnalisé », pour répondre à un cahier des charges de plus en plus exigeant. A nos débuts certains nous critiquaient, car nous manquions de structures et nos épreuves se déroulaient dans la boue. Mais nous avons amélioré le circuit et désormais on peut venir presqu'à pied sec. Notre circuit, dessiné dans des prairies, est très apprécié des pilotes qui y trouvent une bonne adhérence.
Nous avons su fédérer une équipe très complémentaire. Le jour du motocross, nous avons trois cents bénévoles sur place. Cette année, des jeunes sont arrivés dans le burreau et ont pris des responsabilités. Tout le monde veut avancer.
J'ai toujours dit : c'est facile de créer, il est plus difficile de durer. Et pour durer il faut progresser. Des exemples : nous avons encore amélioré la piste, en amenant 5000 m3 de terre. Nous avons créé un nouveau double saut et une table, pour apporter plus de spectacle. Le public va gagenr en confort dans les parties pentues du circuit, que nous avons atténuées pour faciliter les déplacements des spectateurs. La ligne de départ a aussi été modifiée. Bref, le circuit de Thouru a trouvé une deuxième jeunesse. Enfin, autre nouveauté 2006 : le Motoclub a ouvert son site internet. Un cadeau d'anniversaire pour les 25 ans.
Propos recueillis par Hervé PITTONI-Chronique Républicaine-Fougères